Le désastre causé par Katrina aurait pu être évité à peu de frais

Times-Picayune

"Les autorités de Louisiane comme le Times-Picayune sonnent l'alarme depuis des années au sujet de la fragilité du littoral, suppliant le Congrès et l'administration Bush de débloquer les ressources nécessaires pour répondre aux dégâts de l'érosion causée par l'activité humaine et les forces naturelles", rappelle dans son éditorial le Times-Picayune, quotidien de La Nouvelle-Orléans, qui a continué à fonctionner presque sans interruption depuis la catastrophe. "Nous avions prévenu que notre littoral était vulnérable à l'action des ouragans, que des vies seraient perdues, des villages détruits, les réseaux de pétrole et de gaz endommagés." Mais, "aujourd'hui, nous ne trouvons aucun réconfort en disant : 'Nous vous l'avions bien dit.'"

"Le coût pour protéger la région était de 14 milliards de dollars. Est-ce que ce coût paraît trop élevé à présent ? Pourtant, le mois dernier, l'administration Bush luttait activement contre l'octroi modeste de 540 millions à la région sur quatre ans. En dépit de l'opposition de la Maison-Blanche, le Congrès avait débloqué cette somme. Le mois dernier, cela paraissait être un progrès. Ce mois-ci, cela paraît être une blague cruelle", regrette le Times-Picayune. Depuis le passage de l'ouragan Katrina, le Congrès a déjà accordé 62 milliards de dollars en faveur des zones dévastées. C'est la somme la plus importante jamais allouée à un désastre naturel aux Etats-Unis. Selon les estimations des députés, le montant final pourrait être de l'ordre de 150 à 200 milliards de dollars.

Aujourd'hui, "les besoins de la région après le passage de l'ouragan sont innombrables. Nous devons reconstruire des routes, des ponts, des digues, des maisons, des commerces, des édifices publics et des lieux de culte. Les vies aussi sont à reconstruire, peu à peu. Mais nous ne devons pas oublier de reconstruire notre côte. Les terres marécageuses et les îles constituent des barrières qui amortissent les chocs. Cela fait trop longtemps que nous perdons nos marais côtiers. Nous ne devrions pas avoir besoin de convaincre qui que ce soit de ça", conclut le quotidien de La Nouvelle-Orléans